En France, près de 1,7 million de personnes déficientes visuelles
207 000 aveugles (pas de perception de la lumière) et malvoyants profonds (vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes).
932 000 malvoyants moyens (incapacité visuelle sévère : en vision de loin, ils ne peuvent distinguer un visage à 4 mètres ; en vision de près, la lecture est impossible).
Prévalence relativement stable chez les moins de 50 ans : moins de 2 % de la population.
Augmente progressivement à partir de 60 ans et plus encore à partir de 80 ans :
20 % environ des personnes âgées de 85 à 89 ans,
38 % à partir de l’âge de 90 ans.
Basse vision
Déficience visuelle persistante malgré une correction par des lunettes ou des lentilles de contact.
Déficience visuelle
Stade final d’une atteinte oculaire bilatérale, quand les ressources thérapeutiques, médicales ou chirurgicales ont été épuisées.
Étiologies les plus fréquentes
Cataracte
25% des hommes et 32% des femmes, à partir de 75 ans.
Opacification partielle ou totale du cristallin, responsable d’une baisse progressive de la vue, au début accompagnée de gêne à la lumière.
L’opération de la cataracte est l’une des actions sanitaires qui présente les meilleurs rapports coût/efficacité.
Rétinopathie diabétique
1re cause de cécité en France chez les moins de 50 ans.
Après 10 ans d’évolution du diabète (et même avant), 6 diabétiques sur 10 ont une rétinopathie. L’évolution de la rétinopathie diabétique est en très grande partie liée à l’équilibre glycémique.
L’évolution est lente les premières années et sans symptôme, avant le stade des complications où apparait un œdème maculaire causant une baisse de l’acuité visuelle
D’où l’intérêt d’une surveillance rigoureuse par imagerie complète / OCT Angiographie, car le diabète entraîne une hyper-perméabilité capillaire : apparition d’un œdème rétinien et généralement maculaire, occlusions des capillaires rétiniens, provoquant des ischémies rétiniennes. Ces territoires d’ischémie vont entraîner une néo-vascularisation fragile à risque d’hémorragie
intra-vitréenne.
Traitements : injections intra-vitréennes (soit par anti-corticoide ou anti VEGF), et laser.
Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)
1re cause de malvoyance, en France, chez les plus de 50 ans, et 1re cause de cécité après 65 ans atteinte de la rétine centrale ⇒ déformation des lignes puis apparition d’une tache centrale permanente.
1 million de personnes atteintes (forme +/- sévère).
1 personne / 4 après 75 ans et 1 personne / 2 à partir de 80 ans.
Pas encore de traitement efficace à long terme.
Glaucome primitif à angle ouvert
(asymptomatique) est le plus fréquent.
Pathologie du nerf optique relativement rare : 2% de la population de plus de 50 ans.
Altération de la vision lente, indolore, sans gêne perceptible, ce qui n’attire pas l’attention de la personne atteinte et ne la motive pas à consulter : 650 000 personnes traitées pour un glaucome et autant de malades non soignés.
Le dépistage et la surveillance sont donc essentiels : prise de la tension oculaire, champ visuel, imagerie OCT.
Maladie curable alors que sans traitement, la maladie peut évoluer vers la cécité irréversible
Même si ils ne constituent pas une déficience visuelle, ne pas négliger les problèmes de réfraction chez les personnes âgées, facteurs de perte d’autonomie.
Près de 40 % des personnes âgées de 78 ans et plus :
Près de 50 % chez les personnes examinées dans leur lieu de vie,
35 % chez les personnes avec des pathologies oculaires liées à l’âge (dégénérescence maculaire liée à l’âge, glaucome…).
Pour en savoir plus
Documentation
La population en situation de handicap visuel en France : étude de l’Observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, à la demande du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Juillet 2005.
Étude Homère Mieux connaître les personnes déficientes visuelles en France : enquête nationale menée entre 2021 et 2022 auprès des personnes déficientes visuelles, leurs proches et les professionnels qui les accompagnent, afin de mieux les connaître et comprendre ce qu’elles vivent au quotidien.