Supporter une vision faible, fluctuante, qui nécessite des efforts de concentration importants.
Devoir gérer une vision incomplète, déformée, partielle, parcellaire, tubulaire…
L’accompagnant est souvent celui qui aide le patient dans ses déplacements et ses démarches.
Il arrive que la communication soit plus aisée avec lui, attention cependant à ne pas oublier de s’adresser au patient.
Ce qui rend particulier l'examen clinique :
La communication avec une personne malvoyante est essentiellement verbale, ce qui peut être déstabilisant :
Le contact par le regard auquel on est habitué est absent, il se peut même que votre patient tourne la tête. Votre communication peut être éventuellement tactile.
La vision du patient peut être fluctuante selon les conditions environnementales.
Vos gestes et mimiques peuvent ne pas être compris ou mal interprétés.
La déficience visuelle peut provoquer un sentiment d’isolement, de colère, des affects dépressifs. Distinguer la situation de la DV acquise ( qui demande au sujet de s’adapter à sa nouvelle vision) de la DV congénitale où le sujet a moins d’expérience visuelle et donc moins de représentations visuelles associées. Ne pas hésiter à proposer une orientation vers un professionnel ou une structure adaptée (psychologue, associations spécialisées, services de rééducation…).
Le déplacement en lui-même, au cabinet peut être source d’angoisse.
Les clés pour une première consultation
(Je prévois un temps de consultation plus long)
Communiquer constamment verbalement, penser à accompagner chaque geste d’une expression orale simple, verbaliser chaque action : « je vous tends votre carte vitale ».
Être très précis dans la verbalisation, en le guidant si nécessaire (« Venez par ici » : non adapté, « Venez, installez-vous sur le siège situé à votre droite » : plus adapté). Les verbes « regarder » ou « voir » ne sont pas proscrits, inutile de changer son vocabulaire habituel.
Utiliser un vocabulaire spatial adapté pour décrire une direction, en vous plaçant à côté du patient.
Déplacement se mettre en position de guide devant lui pour anticiper tout obstacle.
Attention aux contre-jours, aux lumières trop fortes qui peuvent incommoder l’enfant lors de la consultation.
Ne pas toucher le patient sans l’avertir ! Proposer votre aide, s’il décline, ne pas insister !
Principaux points de vigilance clinique
Évaluer le retentissement fonctionnel de la basse vision
Le rôle du médecin traitant sera d’accompagner le patient, en lien avec l’ophtalmologiste sur 3 plans :
évaluation, éducation et propositions thérapeutiques :
Faire réaliser un bilan orthoptique basse vision
Selon le degré de déficience, faire une évaluation pluridisciplinaire : locomotion, ergothérapie, adaptation du poste de travail…
Penser à rechercher une déficience auditive associée qui limiterait les possibilités de compensation
Informer sur les associations de patients
Encourager l’aidant à se former à l’accompagnement d’une personne DV.
Surveillance et propositions therapeutiques dans 4 situations de déficience visuelle acquise