Chez la personne avec paralysie cérébrale, le renforcement des difficultés préexistantes et l’apparition de nouvelles problématiques de santé sont à rechercher très précocement et régulièrement (fréquence à adapter à chaque situation).
La baisse globale de l’activité est responsable d’un surrisque des pathologies liées à l’âge, avec émergence d’un cercle vicieux vers une aggravation du handicap.
Cette évolution est trop souvent confrontée à une baisse des interventions de soins et d’accompagnement social et familial.
Enjeux : repérage précoce des besoins spécifiques pour mise en œuvre de stratégies de prévention et d’adaptation du plan de soins.
Objectif : bien vieillir en maintenant une qualité de vie optimale
Attention à l'arbre qui cache la forêt
Suivi régulier en médecine physique et de réadaptation (MPR) indispensable, mais ne pas oublier le dépistage des pathologies classiques d’une personne vieillissante.
Ex : myélopathie cervicale, Parkinson, maladies neuromusculaires, douleurs lombaires, cancers…
Que faire ?
Bilan général,
Bilan sanguin complet, y compris bilan hépatique,
Réévaluer la iatrogénie de la polymédication,
Questionner la pertinence de la poursuite des antiépileptiques.
Neuro-orthopédie
Intrication des pathologies spécifiques (scoliose, dysplasie de hanche, rétraction musculaire, déformations, ostéoporose) avec un surrisque de pathologies dégénératives (douleurs musculosquelettiques, arthrose) et leurs complications neurologiques (myélopathie cervicale, radiculopathies),
Risque de déconditionnement physique entrainant une fatigabilité neuromusculaire à l’effort.
Que faire ?
Activité physique régulière (sport, Activité Physique Adaptée, kinésithérapie, psychomotricité) visant force, endurance et souplesse, lutte contre la sédentarité,
Réévaluations de la spasticité, appareillages de posture, positionnements, position assise, aides techniques, aménagements des lieux de vie, avec prise en compte de la douleur,
Dépistage et traitement de l’ostéoporose.
Appareil digestif et nutrition
Dégradation possible de la motricité bucco-faciale et de la déglutition,
État bucco-dentaire souvent dégradé, par hygiène insuffisante et manque de suivi : possible incidence sur l’état nutritionnel et le risque cardiovasculaire,
Risques accrus de constipation, RGO, gastrite,
Surrisque de dénutrition ou de surpoids.
Que faire ?
Repas: adapter les postures et les textures pour prévenir les fausses routes, adresser si besoin pour bilan de déglutition,
Bilan nutritionnel (poids, albumine si nécessaire, …),
Dépistage et traitement de la dénutrition ou de l’obésité.
Appareil respiratoire
Encombrement bronchique dû au trouble de la déglutition et/ou une toux moins efficace,
Fréquence plus importante d’asthme et de syndrome d’apnée du sommeil (SAS).
Que faire ?
Manœuvres de désencombrement, postures, utilisation d’un appareil d’insufflation-exsufflation mécanique (de type Cough-Assist®),
Dépistage de SAS (score d’Epworth, polysomnographie),
Installation ou majoration de l’incontinence urinaire,
Fuites liées aux difficultés de transfert,
Fréquente réduction des apports hydriques pour éviter les fuites, qui favorise les infections urinaires et les lithiases.
Que faire ?
Échographie rénale et vésicale,
Fonction rénale,
Avis neuro-urologique.
Maladies cardio-vasculaires
Surrisque cardio-vasculaire
Que faire ?
Dépister et traiter les facteurs de risque précocement, notamment hypertension artérielle, dyslipidémie, surpoids, diabète
Activité physique, suivi nutritionnel, suppression de tabac et alcool.
Troubles sensoriels
Presbytie et presbyacousie, pas toujours rapportées. Elles renforcent l’entrave motrice et l’isolement.
Que faire ?
Dépistage vision et audition récurrents.
Cognition
Altération plus fréquente et plus précoce.
Que faire ?
Dépister et comprendre l’évolution cognitive,
Favoriser les stimulations.
Santé mentale
Le vieillissement, et celui des aidants naturels (parents) provoque une limitation des interactions et a une place dans la genèse de troubles dépressifs et/ou anxieux.
Que faire ?
Suivi psychiatrique ou psychologique et traitement si besoin.
Fatigabilité
Physique et cognitive, elle augmente avec l’âge.
En tenir compte au quotidien.
Douleur
La plainte douloureuse (souvent digestive ou neuro-orthopédique) est parfois absente par habituation ou difficultés de communication.
Adapter l’interrogatoire pour rechercher la douleur,
Penser aussi aux traitements non médicamenteux de la douleur, comme application de chaud ou de froid, relaxation, …
Coordination et continuité de suivi
Identifier un « référent santé », pour la coordination pluridisciplinaire, être à l’écoute, inclure la personne dans son projet de soins, sensibiliser l’entourage, réaliser des évaluations régulières.
Projet de vie
Anticiper et soutenir les changements de mode de vie et d’accompagnement.
↑ Le déconditionnement est l’ensemble des conséquences physiques, mentales et sociales liées à l’inactivité, à une période de sédentarité ou à la sous-stimulation intellectuelle et sociale. Bien que ses effets soient généralement réversibles, le déconditionnement a un impact négatif sur l’autonomie.