Troubles sensoriels de l’oralité ou dysoralité sensorielle (texture, goûts ou température mal perçus) entrainant le refus d’aliments en bouche et de la brosse à dents par exemple. La dysoralité alimentaire est présente chez 80% des personnes polyhandicapées ; c’est un trouble sensori-moteur qui fait partie d’un trouble global de la perception de l’unité corporelle
Troubles digestifs : constipation, reflux gastro-oesophagien (présents chez 15 à 75 % des personnes) parfois compliqué d’une oesophagite, d’un retard à la vidange gastrique le plus souvent iatrogène
Dépendance pour se nourrir
Difficultés à exprimer sa faim ou ses choix alimentaires
Manque de repères spatio-temporaux
Facteurs surajoutés
Les besoins énergétiques peuvent être augmentés par :
Des infections dont les infections respiratoires par fausses routes
L’hyperthermie
Les troubles du mouvement et de la posture, en lien avec l’atteinte cérébrale : dystonie des membres et du tronc ; spasticité ; hypertonie
Une épilepsie non stabilisée
La douleur, par augmentation du stress métabolique
Des escarres, des troubles de la cicatrisation
Des autostimulations, balancements, agitation, déambulation permanente…
Une intervention chirurgicale
Des maladies intercurrentes
Les besoins énergétiques peuvent être augmentés par :
Un mauvais état buccodentaire : caries, gingivites, tartre, troubles de l’occlusion dentaire, hypertrophie de la langue ou des gencives…
Une douleur. Elle doit être systématiquement recherchée devant une anorexie, des troubles de l’humeur
Des irritations pharyngées, une oesophagite secondaire à un RGO ou à un mérycisme
Une fatigue en cours ou en fin de repas
Une iatrogénie médicamenteuse
Une mauvaise installation lors du repas favorisant l’extension du cou. La mauvaise position de l’aidant.
Un environnement mal adapté (bruits, place, lumière)
Un temps de repas qui ne respecte pas le rythme de la personne
Une monotonie par rapport à l’aspect et le manque de saveurs des repas
Une texture des aliments et des boissons inadéquate par rapport aux capacités de mastication et de déglutition
Des éléments dépressifs, de repérage difficile (importance de l’anamnèse ; diagnostic envisagé après exclusion d’une cause organique)
La recherche des facteurs de risque de dénutrition, l’évaluation de l’état nutritionnel et son suivi sont l’affaire d’une équipe pluridisciplinaire : parents et aidants, médecin, diététicienne, infirmiers(ères), orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue.
Facteurs de risque et conséquences s’entretiennent : c’est l’entrée dans des cercles vicieux.
Source : Association Ressources Polyhandicap Hauts de France
Cette fiche a été co-construite et validée par le groupe de travail HandiConnect.fr « Dénutrition chez la personne polyhandicapée » dont les membres sont :
Irène Benigni, diététicienne (APEI Douai, Centre Régional d’Études, d’Actions et d’Informations – CREAI hauts-de-France)
Dr Thierry Rofidal (Comité d’Etudes, d’Education de Soins Auprès des Personnes Polyhandicapées – CESAP)
Pr David Seguy (CHU Lille)
Dr Alexandra Tino (APEI Douai)
Dr Bénédicte Gendrault (CoActis Santé)
Hélène Frenkiel-Lebossé (parent)
Catherine Kajpr (Association «la Vie par un fil»)
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