Surdité : déficience sensorielle la plus fréquente chez l’enfant. La prévalence est d’environ 1/1000 naissances.
À ces surdités congénitales s’ajoutent les surdités de transmission acquises et les surdités neurosensorielles secondaires.
La déficience auditive touche le développement de la communication audio-vocale et du langage oral. Elle peut avoir une incidence sur le plan social et psychoaffectif.
Un dépistage précoce permet de débuter au plus tôt la prise en charge des enfants sourds ; l’objectif étant d’améliorer les capacités de communication à long terme de ces enfants.
Des bilans auditifs systématiques sont prévus aux consultations de : naissance, 4 mois, 9 mois, 24 mois, 5 ans.Les résultats sont consignés dans le carnet de santé.
Le dépistage en maternité
En France, le dépistage en maternité est organisé depuis avril 2012.
L’information aux parents sur le dépistage est obligatoire, avant la naissance et pendant le séjour à la maternité ; le dépistage peut être refusé par les parents.
Les tests de dépistage : les Oto Émissions Acoustiques Automatisées (OEAA) // les Potentiels Évoqués Auditifs Automatisés (PEAA)
En cas de test anormal :
Un rendez-vous est fixé auprès d’un référent de ville (CAMSP, ORL, hôpital) avant le 28° jour.
Le dépistage individuel après le 28ème jour
Quels acteurs ?
Médecins traitants ; Pédiatres / Médecins et infirmiers de PMI, de Santé scolaire, de Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), de Centre Médico-Psycho-Pédagogique (CMPP) / Médecins ORL.
Quel que soit l'âge, réaliser les tests devant des :
Facteurs de risque de surdité de perception permanente (ANAES) 50% des cas :
Facteurs périnataux : PN < 2000 gr / prématurité < 32 SA / Apgar < 3 à 1 mn ou < 6 à 5 mn / Ventilation assistée > 5 jours / Hyperbilirubinémie > 300-350 μmol/ l / Méningite bactérienne néonatale.
Malformations cervico-faciales et syndromes polymalformatifs.
Troubles neurologiques centraux.
ATCD familiaux de surdité.
Signes d'alerte :
Les indices apportés par les parents : ne semble pas entendre normalement ; fait répéter ; met le son de la télé plus fort ; ne comprend pas les consignes hors contexte ; est gêné dans un environnement bruyant.
Attention aux signes moins évocateurs : des troubles de l’articulation ; des troubles du comportement et/ou de l’attention ; un retard psychomoteur ; des difficultés scolaires ; évitement voire retrait relationnel.
Le retard de parole est le signe le plus fréquent mais tardif (cf. repères dans le carnet de santé de l’enfant ; voir § « Pour en savoir plus »).
Ne pas banaliser les inquiétudes des parents.
Quels tests diagnostics au cabinet ?
Avant 2 ans :
jouets sonores (calibrables par les audioprothésistes en fréquence et en intensité)
boîte de Moatti
baby mètre
Après 2 ans :
test vocal de désignation avec un imagier.
répétition de mots prononcés à intensité moyenne.
tests ERTL 4 et ERTL 6.
les audiométries de dépistage au casque sont utilisables après 4 ans.
Une réaction d’orientation ou une modification comportementale, univoque, même fugace, est considérée comme positive.
Les réponses aux tests sont épuisables.
Conditions des tests :
Vérifier l’intégrité du CAE.
Environnement non bruyant.
Enfant le plus calme possible.
Se placer hors du champ visuel de l’enfant, au mieux derrière lui.
Éviter les indices visuels : gestes, mimiques, mouvements des lèvres.
Attirer son attention avec un objet non bruyant.
En cas de test anormal,
de doute, surtout s’il existe des facteurs de risque :
l’enfant et ses parents sont adressés auprès d’un ORL ou d’un Centre Expert de l’Audition de l’Enfant pour des examens complémentaires (audiométrie tonale ou vocale, PEA, Potentiels évoqués auditifs stationnaires (PEAS),
imagerie…) et une prise en charge. (voir § « Pour en savoir plus » : « recommandations HAS »).
Prévention du handicap auditif de l'enfant
Rappel : 80% des surdités de l’enfant sont d’origine génétique
Prévention des facteurs de risque néonataux (cf supra ANAES ) dont :
les embryofoetopathies à CMV, Toxoplasme ;
le syndrome d’alcoolisation foetale.
Vaccinations des nourrissons contre le Méningocoque, le Pneumocoque, l’Haemophilus Influenzae.
Surveillance et prise en charge précoce des otites séreuses.
Traumatismes sonores : la perte auditive induite par le bruit est irréversible.
Pour une écoute sans risque
Recommandations de l’OMS :
Diminuer le volume sonore : ≤ 60 % du volume maximum (Smartphones, lecteurs MP3, concerts…).
Réduire les temps d’exposition aux bruits : moins de 8h à 85dB (circulation automobile) ; 28’ à 115 dB (concert).